La maison Hermès, l’épopée d’une grande marque

Publié le vendredi 4 janvier 2013 à 06:23

Dans la mythologie grecque, Hermès était le messager des dieux et était dieu lui-même, celui des voleurs. De nos jours, les dieux grecs ayant sombré dans l’oubli, il ne reste de lui que quelques effigies en marbre dressée contre le vent, quelques statues dans les musées, de sombres représentations au hasard d’une ruine et de vagues légendes que se plaisent à raconter les livres d'histoires. Pourtant, de nos jours, un autre dieu porte ce nom.

Certes moins divin et plus proche des hommes que ne l'a jamais été le premier, mais sûrement avec autant d'adeptes que son homologue antique, ce nouveau dieu, surtout prisé des femmes, aime à les habiller avec les matériaux les plus fins et les plus rares, les transformant radicalement en objet d'art. Dieu de la mode, mais surtout dieu du luxe, la maison Hermès siège depuis plusieurs générations, au panthéon du luxe français.

Plus qu'une simple entreprise qui représente aujourd'hui tout un empire et un symbole du luxe à la française, la maison Hermès est tout d'abord l'histoire d'une famille, celle des Hermès, dont le destin fut chamboulé un jour, par la révocation de l'édit de Nantes par Louis XIV. De cet épisode de cette longue épopée, qui aujourd'hui encore ne cesse de continuer, l'histoire retiendra que la famille, d'obédience protestante, émigre en Allemagne pour fuir les persécutions.

Histoire de la maison

Noyée dans la masse des familles françaises ayant émigré en Allemagne à la même époque, la famille Hermès ne fera parler d'elle que quelques siècles plus tard, quand un jeune homme du nom de Thierry Hermès, né à Créfeld, en Allemagne, ouvre en 1837, un modeste atelier de bourrelier et de sellier, rue Basse-du-Rempart, près de l'église de la Madeleine, à Paris. Il ne sait pas encore qu'en ouvrant ce premier magasin, il entame l'une des plus grandes sagas de l'histoire de la mode.

Au moment où Thierry Hermès s'installe à Paris, la capitale est en pleine expansion et le cheval est le moyen de locomotion par excellence. Le petit atelier devient rapidement une référence en matière d'équipements équestres, et cet état de fait est dû au savoir-faire de Thierry Hermès, ce qui lui vaut en 1867, lors de l'exposition universelle, d'obtenir la médaille de première classe.

Dès lors, il ne cessera d'être sollicité par les grands dirigeants du monde entier, à l'instar du tsar Nicolas II de Russie qui deviendra son client privilégié. Le premier pas est fait, le nom de Hermès est désormais ancré dans les hautes sphères de la société. Les descendants de Thierry Hermès ne cesseront de faire évoluer l'entreprise dans cette voie, celle du luxe et de la grandeur, comme en témoigne le déplacement de la maison Hermès au 24 faubourg Saint-Honoré, dans les beaux quartiers de Paris. Au début du XXème siècle, la marque s'affirme dans le monde du luxe au quotidien, en s'investissant dans la maroquinerie, sous l'impulsion des petits-fils de Thierry Hermès : Adolphe et Emile Maurice.

Commencent alors à apparaître dans les boutiques Hermès, les sacs, les gants, les ceintures, mais aussi, chose étonnante, des bijoux, des nécessaires de voyage et des accessoires de sport et automobile … Emile Maurice rachètera par la suite les parts de son frère, et sera à l'origine de plusieurs produits phares de la maison Hermès. Parmi les œuvres de ce génie, on peut notamment citer le fameux sac « Kelly » ou encore la tenue de cavalière. Faisant office de pionnier dans le monde de la mode, la maison Hermès introduit en France le système de la fermeture éclair qui viendra s'agrafer sur les modèles de Coco Chanel ! En même temps, des magasins sont ouverts à Cannes, Biarritz et Deauville pour fêter le centenaire de l'entreprise.

En 1945, l'entreprise dépose officiellement son logo « calèche », consécration de l'existence d'une grande marque. Quand Emile Maurice meurt en 1951, son gendre Robert Dumas-Hermès prend les rênes de l'entreprise et continue son œuvre créatrice, en ajoutant aux produits de la maison, les cravates et les parfums. En 1978, c'est au tour de son fils, Jean Louis Dumas Hermès d'apporter sa part à l'empire, en allant encore plus loin que son père. Il développe les activités déjà existantes et engage l'entreprise dans d'autres secteurs. C'est ainsi que la maison Hermès fait son entrée dans le monde du prêt-à-porter et de la joaillerie. En 2006, suivant l'exemple familial, il cède l'entreprise à son fils. La nouvelle génération est désormais aux commandes d'un empire séculaire.

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