Le métier de capitaine de navire, un métier passionnant

Publié le mardi 20 avril 2010 à 14:53

La définition du champ d'intervention du capitaine de navire peut parfois paraître ambigüe, car tout en étant le premier responsable de son navire, le capitaine doit rendre des comptes à l'armateur du navire qu'il dirige. Dans le but d'éviter une perte de temps ou un arrêt à mi-parcours, il convient de se tenir informé des tenants et aboutissants du métier, avant de s'y engager.

Egalement appelé « commandant » ou « officier de marine », le capitaine de navire est soumis au code pénal et disciplinaire de la marine marchande, sous pavillon français et au niveau international. Anciennement, dans la législation française, le capitaine d'un navire, battant pavillon français, doit forcément jouir de la nationalité française, de même que son second. Mais depuis 2008, les ressortissants des états membres de la Communauté Européenne, ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace économique européen ou de la Confédération suisse, sont aptes à exercer cette fonction précise.

Un bon capitaine de navire doit être doté de plusieurs qualités. Il doit faire preuve de professionnalisme et doit être un meneur d'hommes. Leadership, aptitude à la communication verbale et écrite, bonne condition physique (il doit avoir un certificat de santé dument approuvé), sens de l'organisation, courtoisie, esprit d'équipe, tolérance au stress figurent également parmi la longue liste des critères requis par la profession, en sus des formations et des diplômes requis.

La nature du métier de capitaine de navire

Globalement, le rôle du capitaine de navire consiste à diriger le navire, pouvant être de type marchand ou un navire destiné au transport des passagers, jusqu'à la destination finale. Dans cette optique, il a en charge la gestion de toutes les activités à bord, en passant par la planification et l'organisation, la direction et le contrôle. De ce fait, le premier officier à bord, et subséquemment le chef d'expédition maritime est le capitaine du navire. La tâche de veiller au confort, à la satisfaction et à la sécurité des passagers incombe également au capitaine de navire. De même, tout le personnel de bord, qui est sous ses ordres, allant des officiers aux matelots, doit en principe être recruté par le capitaine de navire. Toute décision d'envergure doit être prise par le capitaine de navire, par exemple, en cas de force majeure, il est le seul apte à décider d'évacuer son bateau, qu'il ne doit, dans de telles circonstances, quitter qu'en dernière position. En outre, en tant que premier responsable de son bateau, le capitaine du navire a légalement investi d'autres rôles se rattachant à l'état-civil, en cas de naissance ou de décès, ou d'ordre judiciaire pour un cas d'infraction commis à bord.

D'une façon détaillée, un bon capitaine de navire doit contrôler le bon fonctionnement des instruments de navigation et de commande et disposer des données météorologiques tout au long du parcours maritime. En outre, il doit s'assurer que le bateau navigue avec les autorisations nécessaires. Sa présence sur la passerelle est requise lors de l'embarquement, du débarquement et des passages difficiles. Il dirige le navire en respectant l'itinéraire et l'horaire préétablis tout en veillant à la sécurité des passagers et des biens transportés. Son rôle intègre également la mise en conformité et la sûreté de son navire. Le capitaine de navire exerce, par ailleurs, des relations fonctionnelles avec l'armateur auquel il doit rendre des comptes, l'affréteur, l'agent maritime et les autorités portuaires.

Les plus et les moins du métier de capitaine de navire

Le métier de capitaine de navire étant un métier de responsabilité et de leadership, il s'agit sans doute d'une profession à haute considération aux yeux de la société. Le métier est porteur et s'ouvre sur plusieurs possibilités d'évolution de carrière : intendant de navire, propriétaire de bateau nolisé ou directeur d'entreprise de transport. Question rémunération, sans compter les éventuels avantages non pécuniaires, la profession est très bien payée (entre 5 000 et 6 000 euros net mensuel), notamment si le capitaine de navire possède à son actif une expérience probante en la matière.

Cependant, le métier réclame que l'individu s'investisse à fond, un peu contraignant pour quelqu'un qui n'a pas la passion maritime ou qui a le mal de mer. En outre, la profession nécessite une grande disponibilité, sans considération d'une quelconque vie privée. Le capitaine de navire est, en effet, parfois appelé à rester en mer sur une période allant de plusieurs jours à plusieurs mois. De plus, il s'agit d'une profession à forte responsabilité et soumise à des situations souvent compliquées, exigeant une grande maîtrise de soi et une aptitude à trouver des solutions adéquates en un tournemain. Sans compter que le capitaine et son navire se trouvent parfois dans des circonstances dangereuses telles les tempêtes, les risques de collision, les incendies ou autres. Il en résulte que le métier est fortement générateur de stress.

Les formations disponibles pour le métier de capitaine de navire

Pratiquement tous les matelots et mécaniciens peuvent accéder par voie de formation, d'acquisition d'expériences ou de promotion interne aux échelons d'officiers supérieurs. L'accès aux 4 sites de l'Ecole Nationale Supérieure Maritime (ou Hydro) est ouvert pour les titulaires de bac S ou de diplômes de fin de premier cycle scientifique (bac+2). Deux filières sont proposées : une filière A Académique polyvalente et une filière B monovalente encore subdivisée en deux dont une « pont » et une « machine ». A titre d'information, la catégorie « pont » désigne l'ensemble des fonctions ayant trait à la conduite du navire tandis que celle de la catégorie « machine ou mécanicien » assurent les fonctions de propulsion, de production d'énergie, etc. Quant à la formation polyvalente, disponible à l'Hydro du Havre et de Marseille, elle combine les deux types de fonctions.

Techniquement, il faut compter environ 10 ans pour accéder au poste d'officier supérieur de la marine marchande. Les postulants suivent d'abord un cursus de 3 années de cours entrecoupées de périodes de navigation, qui doivent atteindre au total 1 année, à l'issue desquelles sera délivré le Brevet de Chef de quart (passerelle, machine ou polyvalent). La seconde partie de la formation inclut 8 mois de période en mer et 1 année d'études validant le Diplôme d'Etudes Supérieures de la Marine Marchande (DESMM). Plusieurs cycles complèteront par la suite la carrière d'officier dont un titre acquis après chaque cycle. A titre d'exemple, le titre de Second Polyvalent s'obtient après 24 mois de navigation puis celui de Capitaine de 1ère classe de la navigation maritime après 24 mois de période en mer supplémentaire.

Ceux qui optent pour la filière B « pont » se verront diplômés Officier chef de Quart Passerelle (OCQP) après 1 année de cours, puis ils pourront obtenir le Brevet de Chef de Quart Passerelle après 12 mois de stage embarqué. Cette filière accorde également le titre de capitaine relatif à un certain tonnage de navire (200 UMS, 3000 UMS, etc.) après une formation et un temps de navigation précis.

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Réactions des visiteurs

Réaction de Mekoul Israel :

Etudiant camerounais en droit des transports,

vos informations sont judicieuses pour me permettre de mieux comprendre l'activité de capitaine de navire.

merci encore.

Réaction de Mekoul Israel :

Le régime juridique du capitaine de navire a évolué dans les deux Codes CEMAC de la marine marchande de l'afrique centrale ;

on est parti d'un capitaine responsable même de ses fautes légères à un capitaine plus humanisé et dont la protection se rapproche un peu de celles des marins.

de plus, en face d'un contentieux, le nouveau code lui offre de nombreuses possibilités pour agir.

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