La loi Hadopi, pour une loi limitant le piratage

Publié le mercredi 17 juin 2009 à 11:56

C’est le 23 novembre 2007 que naît le « projet de loi Olivennes » contre le téléchargement illégal. En juin 2008, le projet passe en Conseil des Ministres sous le nom « Création et Internet » et le 12 mai 2009, l’Assemblée adopte le projet de loi « création et Internet » ou « loi Hadopi ». Le lendemain, le projet de loi est approuvé sans aucun amendement par les sénateurs. Ce projet de loi est essentiellement destiné à mettre en place la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi), d’où la dite loi tire son nom. Ainsi, la loi Hadopi compte mener une lutte contre le téléchargement illicite d’œuvres musicales ou cinématographiques par le biais de la structure Hadopi.

La loi Hadopi s'inspire d'une loi américaine déjà en vigueur aux Etats-Unis connaissant un succès sans précédent dans le domaine. En effet, les internautes sont désormais tenus de cesser leurs activités illégales suite à des avertissements qui toutefois ne vont pas jusqu'à la sanction pénale. Le ministère de la Culture précise en la matière que la délégation des pouvoirs à l'Hadopi promet de donner de meilleurs résultats, car pour l'heure, seul le juge est habilité à prendre des sanctions contre les pirates. Grâce à ce système, il est donc plus facile de repérer les pirates, soit pour les avertir, soit pour les sanctionner.

Quid de la loi Hadopi

Dès que la loi Hadopi entrera en vigueur, les sociétés de production et les maisons de disque communiqueront directement les adresses des internautes soupçonnés de téléchargement illégal à l'Hadopi. Cette dernière se chargera par la suite d'envoyer les mails d'avertissement puis les lettres recommandées aux internautes concernés. En pratique, les internautes prendront connaissance de la date et l'heure de l'infraction dans les mails qui leur seront envoyés. S'ils veulent plus de détails sur les faits qui leur sont reprochés, les internautes incriminés pourront s'adresser à leur tour à l'Hadopi. De plus, il incombe également aux suspects d'apporter les preuves de leur innocence, notamment par exemple s'ils estiment avoir été dans l'impossibilité matérielle de télécharger le document incriminé au moment évoqué.

Un internaute reconnu coupable de téléchargement illégal se verra tout d'abord infligé d'un avertissement par mails. S'il y a récidive dans la même année, il recevra encore des mails d'avertissement mais accompagnés d'une lettre recommandée. A partir de la troisième infraction la même année, son abonnement Internet sera suspendu pour une durée de un à 3 ans et peut même être résilié selon le cas. Cependant, la suspension peut être ramenée à un mois si l'internaute s'engage par écrit à ne plus recommencer. Toutefois, le fautif continuera à payer son abonnement pendant toute la durée de la suspension.

La mise en application de la loi Hadopi

Il est important de noter que l'internaute est responsable de sa connexion sans fil. En effet, s'il arrive qu'un tiers utilise sa connexion pour effectuer un téléchargement illicite, il est tout de même tenu pour responsable et peut être privé d'accès Internet. Pour éviter ce genre de mésaventure, un logiciel de sécurisation payant sera bientôt mis à la disposition des internautes. Ce logiciel permet de filtrer les connexions et d'empêcher l'accès à certains sites ayant des liens avec des fichiers piratés. Cependant, à l'heure actuelle, ce logiciel reste encore du domaine de la théorie.

En ce qui concerne les fournisseurs d'accès Internet proposant des offres combinées (Internet, télé, téléphone), la prochaine application de la loi Hadopi ne sera pas facile. En effet, cette loi précise qu'en cas de téléchargements illicites itératifs, seule la connexion internet sera suspendue. La mise en application d'une telle procédure aux offres combinées est techniquement compliquée et prendra beaucoup de temps.

Bien entendu, la loi Hadopi est loin d'enchanter de nombreux internautes et de plus, les acteurs du secteur eux-mêmes restent très sceptiques quant à son efficacité. Pour le moment, deux incertitudes planent encore sur l'avenir de la commission Hadopi. Tout d'abord, le Parlement européen estime, par le biais de l'amendement 138/46 du texte « paquet télécom », que l'accès internet est un droit fondamental du citoyen européen et que pour l'en priver, une décision en provenance d'une autorité judiciaire est requise. Or, la structure Hadopi prononçant cette sanction, n'est autre qu'une autorité administrative. Ensuite, selon les dernières nouvelles en date du mercredi 10 juin 2009, le Conseil Constitutionnel a censuré la loi Hadopi qui, rappelons-le, lui a été présenté quelques temps auparavant.

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Réactions des visiteurs

Réaction de Capu42 :

Merci pour vos conseils expliqués enfin simplement pour les non initiés que nous sommes en un mot MERCI pour ne pas nous inonder de termes techniques incompréhensifs et sans nous noyer de publicités envahissantes ou pire de vers informatiques !

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