La soie, un fil précieux

Publié le lundi 19 août 2013 à 09:42

Connue plusieurs siècles avant J.-C. dans la Chine ancienne, la soie est l’une des fibres textiles les plus anciennes. La sériciculture ou élevage du ver à soie assure la quasi-totalité de la production de soie dans le monde. L’élevage du ver à soie commence en Europe vers le VIème siècle. L’apogée de la soie française se situe entre 1820 et 1855 avec la prestigieuse Fabrique de Lyon. Puis, ce fut le déclin avec l’apparition des maladies frappant le mûrier et surtout avec la concurrence de fibres synthétiques, notamment le nylon. Actuellement, on parle de renaissance avec une économie européenne soucieuse de produire des vêtements de soie de haute qualité et surtout avec l’appui de la CEE aux sériciculteurs européens.

La soie est un fil sécrété par le ver à soie qui, comme son nom ne l'indique pas, est une chenille de papillon appelé bombyx du mûrier connu sous l'appellation scientifique de Bombyx mori. Bien qu'il existe de la soie sauvage obtenue à partir d'insectes de race différente du Bombyx mori comme la soie de Tussah provenant d'une espèce qui se nourrit de feuilles de chêne, la sériciculture assure l'essentiel de la production de soie dans le monde entier.

La soie, du cocon au tissu

La chenille sécrète une substance semi-liquide appelée bave qui va se solidifier en un fil au contact de l'air. La bave est constituée de fibroïne (le fil proprement dit) et de séricine ou grès, colle destinée à relier les fils entre eux. La sériciculture ne peut se faire que dans des régions favorables à la culture du mûrier car le ver à soie se nourrit exclusivement des feuilles de cette plante. Les œufs produits par le papillon sont conservés au froid en attendant les premières pousses du mûrier. Au moment propice, les œufs sont portés à une température de 22°C en attendant l'éclosion. Chaque œuf produit une chenille de 3 mm environ doté d'un appétit féroce qui durant quatre semaines va muer quatre fois en dévorant continuellement des feuilles.

Au stade ultime de son développement, la chenille mesure près de 10 cm et pèse 10 000 fois plus son poids de départ. Il ne lui reste plus qu'à chercher le bon endroit pour filer son cocon. Justement, la soie est obtenue à partir de ce cocon. Pour pouvoir tirer un filament continu à partir des cocons, il est primordial de ne pas laisser la chrysalide se transformer car le papillon qui va éclore ramollit le cocon en le rendant inutilisable. Aussi, il faut empêcher le développement de la chrysalide en l'étouffant à l'aide de vapeur ou tout simplement par ébullition. Cette opération se déroule 8 à 10 jours après la formation du cocon. Ensuite, on passe à l'extraction du fil suivant un processus immuable. On plonge le cocon dans de l'eau bouillante pour enlever la substance gluante (séricine) responsable de sa cohésion. Ensuite, on cherche l'extrémité de chaque fil en remuant avec un petit balai. Chaque fil étant très fin, on réunit les fils de quatre à huit cocons selon la grosseur souhaitée. Ces fils se soudent entre eux grâce à la séricine et on obtient ainsi la soie grège.

A la différence de fils obtenus à partir d'autres substances naturelles (laine, coton, etc.), les fils de soie sont extrêmement longs. On procède ensuite au moulinage qui consiste à tordre les fils de soie grège pour qu'ils acquièrent plus de résistance. Selon la méthode de torsion et le nombre de fils tournés, on produit quatre sortes de fils de soie : la trame, le crêpe, l'organsin et le fil unique tordu ou poil. Enfin, on termine par le décreusage : on fait bouillir la soie dans de l'eau savonneuse pour éliminer définitivement la séricine pour obtenir ce qu'on appelle la soie cuite. Le décreusage peut se faire après le tissage pour donner plus de brillant et de souplesse au tissu.

Le tissage est l'opération permettant d'obtenir un tissu par l'entrecroisement des fils de soie. La machine à tisser a remplacé le traditionnel métier à tisser quoique ce dernier soit encore utilisé pour confectionner les tissus d'ameublement et pour la reproduction de tissus anciens. Le tricotage constitue aussi une autre technique pour la fabrication de tissu en soie. L'ennoblissement est la dernière étape de la fabrication du tissu. Il comprend la teinture, l'impression et les apprêts.

La soie, un tissu au service de l'habillement et de la décoration

La soie est indissociable de la haute couture. Les grands couturiers s'expriment librement à travers ce tissu connu depuis la nuit des temps. La soie étant un tissu très résistant et très élastique, elle s'apprête à toutes les coupes possibles et imaginables. Très doux au toucher et doté d'un pouvoir isolant, le tissu de soie procure un grand confort au porter. Sa douceur naturelle lui confère une place privilégiée dans la lingerie féminine et… masculine. Son contact avec la peau est agréable, ce qui en fait le tissu le plus apprécié en matière de robe de chambre, de pyjama ou de caleçon.

En matière de décoration, la soie est irremplaçable. Pour agrémenter les robes de mariée, les dentelles et les tulles de soie sont incontournables. Pour la passementerie, la soie est toujours associée aux articles de décoration tels que les glands, les olives, les pompons, les galons, les rubans, etc... Pour un tissu d'ameublement de qualité, la soie reste un élément de choix. Son entretien se résume en quelques mots : nettoyage à sec ou à défaut lavage à la main avec de l'eau tiède. On peut ajouter une cuillerée à café de vinaigre blanc par litre dans l'eau de rinçage et surtout éviter d'essorer.

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