Impact Méthane des décharges

Publié le lundi 24 juin 2013 à 14:10

La méthanisation a lieu dans les lacs et les marais, raison pour laquelle le méthane est également connu sous le nom de « gaz des marais ». Elle peut par ailleurs se produire au niveau des intestins mais aussi dans les décharges .

Composant essentiel du gaz naturel, le méthane (CH4) est un hydrocarbure appartenant à la famille des alcanes, des hydrocarbures saturés uniquement constitués d'atomes de carbone et d'hydrogène. Mais le méthane rentre également dans la composition du biogaz qui résulte quant à lui de la fermentation de matières organiques animales ou végétales en l'absence de dioxygène. Aussi connu sous le nom de « méthanisation » ou de « digestion anaérobie », ce processus de fermentation se produit de manière naturelle dans les milieux dépourvus d'oxygène, c'est-à-dire dans les milieux où la matière organique est en anaérobie. Le plus souvent, la méthanisation a lieu dans les lacs et les marais, raison pour laquelle le méthane est également connu sous le nom de « gaz des marais ». Elle peut par ailleurs se produire au niveau des intestins mais aussi dans les décharges à cause de la décomposition des déchets ménagers ou industriels. Or, on le sait depuis plusieurs années maintenant, le méthane est avant tout un gaz à effet de serre particulièrement nocif pour l'environnement, dont la tonne équivaut à 21 tonnes d'équivalent CO2 comme établi dans le protocole de Kyoto.

A l'instar du dioxyde de carbone, le méthane a une incidence directe sur le climat puisqu'il contribue activement au réchauffement climatique. Utilisé comme combustible, il émet en outre 380 Mt de dioxyde de carbone par an. Une fois émis, il faut savoir que le méthane peut subsister près de 12 ans dans l'atmosphère, causant ainsi d'énormes dégâts sur l'environnement. Si on considère que la production de déchets a doublé au cours des quatre dernières décennies et que la grande majorité d'entre eux sont encore enfouis ou brûlés au lieu d'être recyclés, on peut donc se faire une meilleure idée quant à la gravité de la situation et l'impact important des décharges sur l'environnement. Mais plus facilement que le dioxyde de carbone l'arrêt de sa production pourrait être absorbé rapidement et ne plus en subir l'effet de serre.

Émissions de carbone et de méthane résultant des déchets industriels et ménagers

Le dioxyde de carbone libéré par les décharges provient principalement de l'incinération des déchets et plus particulièrement de la combustion de produits d'origine fossile tels que le plastique. En ce qui concerne le méthane, celui-ci est émis lors de la décomposition par les microbes des restes de matières organiques. Il faut par ailleurs savoir que les activités dérivées telles que le transport des déchets ménagers et industriels sont également à la base d'émissions de dioxyde de carbone dans l'atmosphère.

Taux de dioxyde de carbone et de méthane libérés par les déchets industriels et ménagers

Selon un rapport du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), le secteur de la gestion des déchets est responsable de 3 à 5 % des émissions mondiales humaines de gaz à effet de serre. Toujours d'après le PNUE, il serait même estimé que ce pourcentage serait équivalent au total des émissions actuelles du secteur de l'aviation civile internationale et du transport de fret. D'après un rapport du PNUE intitulé « Waste and Climate Change : Global Trends and Strategy Framework », les émissions de méthane résultant de la décomposition des déchets sont considérées comme celles ayant l'impact le plus néfaste sur le climat, devançant de peu les gaz à effet de serre émis suite à l'incinération des déchets (dioxyde de carbone notamment). Selon ce même rapport, il a été établi que les taux de dioxyde de carbone et de méthane émis lors de la décomposition des déchets sont pratiquement égaux même si dans certains cas, les émissions de méthane peuvent être beaucoup élevées dans les décharges où l'enfouissement ou le recouvrement sont plus importants. De manière globale, on estime que les émissions de méthane dans l'atmosphère s'élèvent à 500 Mt/an, les déchets ménagers et industriels représentant 12% de ce chiffre. Il est en outre important de savoir que lorsque le méthane est libéré dans l'atmosphère, il est 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone (sur une période de 100 ans d'après le PNUE).

Utiliser les déchets pour lutter contre le réchauffement climatique

De nombreuses études indiquent désormais que le compostage et le recyclage constituent des mesures qui permettraient de réduire la présence de matières organiques dans les décharges et donc les émissions de méthane et de dioxyde de carbone. Le rapport du PNUE indique que dans certains pays en voie de développement, les taux de déchets organiques atteindraient les 50% et pourraient de par là-même, surtout dans des pays à forte population comme la Chine, « représenter plus de la moitié des flux de déchets jusqu'à et au-delà de 2030, si aucune mesure n'est prise ». En Allemagne, où les déchets organiques non traités ne sont plus autorisés dans les décharges, on estime que l'émission de près de 30 millions de tonnes de CO2 dans l'atmosphère pourra ainsi être évitée. Dans les décharges écologiquement gérées, le PNUE estime que ce sont près de 185 kg de CO2 par tonne de déchets municipaux qui pourraient être économisées, ce qui représenterait une avancée considérable en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Les projets de compensation carbone par compostage

Bien qu'étant une solution viable pour la réduction du réchauffement climatique, le compostage des déchets ne résout pas la génération de CO2 dans l'atmosphère ; le bénéfice carbone et climatique est donc contestable.

Il faut noter par ailleurs que les projet réalisant ces composts sont de nature à entraîner des emplois précaires et à risque. En effet, les employés de ces projets trient les déchets souvent à même le sol, dans la boue et les immondices, avec leurs mains sans protections, des déchets infâmes et la dignité humaine n'est pas respectée.

Il serait pourtant possible, avec les budgets énormes qu'ils possèdent, d'affecter un peu plus de budget à la construction de décharges et d'usines à déchets, plus modernes et écologiques.

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