Les secrets de la médecine chinoise et sa place dans la médecine moderne

Publié le mercredi 2 avril 2014 à 08:27

En médecine chinoise, le corps humain est régi par un ensemble de forces et d’énergies dont le fondement repose sur le mysticisme et la philosophie chinoise. La spécificité de la médecine chinoise est ainsi basée sur une approche globalisante du mal à traiter. C’est ainsi que la personne malade intéresse beaucoup plus le médecin chinois que sa maladie elle-même. L’Homme étant un être qu’il faut comprendre dans sa globalité, il est pratiquement impossible pour le praticien de la médecine chinoise de passer outre les autres problèmes de santé du patient.

La médecine chinoise entend harmoniser le corps et l'esprit du malade, en analysant le tout sous l'angle psychique, physiologique, énergétique et même cosmogonique. La science chinoise explique alors les maladies comme étant la conséquence d'un déséquilibre global dans les flux d'énergie interne qui gouvernent chaque personne. Ainsi, la connaissance de cette dynamique énergétique ou « Chi » est connue et pratiquée en Chine depuis plusieurs millénaires.

Utilisant des techniques variées telles que l'acupuncture, les herbes médicinales, le massage ou bien encore le Chi Kung, la médecine chinoise constitue une véritable science contrairement à ce que prétendent ses détracteurs. A la base, certains principes fondateurs gouvernent la médecine chinoise : il s'agit du yin et du yang dans le Tao, du Chi, et des 5 éléments.

En ce qui concerne le yin et le yang, le Tao ou Principe suprême selon lequel le cosmos s'organise, enseigne que l'univers est régi par des forces bipolaires qui sont précisément le yin et le yang.

Organes, éléments, énergies, saisons et sentiments indissociables

Le yin est une force du cosmos qui se caractérise par la passivité, tandis que le yang ne peut être dissocié du yin et dont la caractéristique principale est le mouvement. C'est donc l'interaction entre ces deux forces qui permet d'équilibrer les flux d'énergie dans le cosmos. Dans tout cela, le Chi est l'énergie interne de l'Homme qui découle des deux forces yin et yang.

Ce Chi entre ainsi en interaction avec les 5 éléments de la nature que sont la terre, l'eau, le feu, le métal ainsi que le bois. Le médecin chinois évaluera alors l'influence de ces éléments sur la circulation du Chi du patient. Selon qu'un des éléments est associé à une personne, des caractéristiques diverses sont relevées.

Pour l'élément « Bois » par exemple, il s'agit d'un symbole de croissance, d'essor et de renaissance et c'est pourquoi, c'est la saison Printemps qui est attribué à cet élément. En effet, le Printemps symbolise la vie qui renaît et le souffle de vie, c'est d'ailleurs en ce sens que le Vent est associé à l'élément Bois. Cet élément se caractérise par la colère, d'où les organes concernés sont la vésicule biliaire et le foie.

Quant à l'élément « Feu », c'est celui qui concerne la vitalité, la chaleur, l'illumination et le plein développement physique et psychique. C'est pourquoi c'est l'Eté qui y est associée comme saison, la chaleur comme énergie, et la Joie comme sentiment. Les organes concernés sont ainsi le cœur et l'intestin grêle.

Pour ce qui est de l'élément « Terre », il suppose en fait l'idée de transition et en ce sens, c'est la fin de l'été et le début de la saison suivante qui y sont associées.

Quant à l'élément « Eau », il est lié à l'Hiver et au froid et a trait à la mort car c'est la fin d'un cycle qui est concernée et le yin est alors prédominant car celui-ci symbolise la passivité.

Dernier élément, le « Métal » représente le déclin, la vieillesse et la spiritualité, ainsi que la sécheresse. Il est associé au sentiment de tristesse.

Pharmacopée et diététique dans la médecine chinoise

La pharmacopée chinoise ainsi que la diététique sont, dans la pensée chinoise, fortement reliées pour ce qui est de prodiguer un traitement thérapeutique.

Essentiellement basée sur l'herbologie, la pharmacopée de la médecine chinoise se compose de milliers de plantes avec des combinaisons et des interactions entre elles. Pour chaque patient, la prescription diffère mais le plus souvent, le médecin doit faire intervenir plusieurs plantes afin d'équilibrer le Tao du patient, c'est-à-dire son yin et son yang. Parfois aussi, le médecin devra faire intervenir d'autres herbes qui combattent la nocivité et les effets indésirables des plantes utilisées à titre principal ou encore il devra utiliser des plantes qui jouent le rôle de catalyseur.

L'efficacité de l'infusion dépendra alors grandement de l'aptitude du praticien à évaluer précisément les interactions et les énergies qui découlent de l'utilisation de telle ou telle plante, de leur dosage. Il faut dire également que tous les éléments herbologiques sont utilisés : feuilles d'arbres, racines ou écorces.

Mais la pharmacopée chinoise, c'est aussi des substances d'origine animale et parfois des espèces endémiques ou protégées. Utilisée en association avec la pharmacopée, la diététique permet d'allier soins et saveurs, d'autant plus que selon le choix des aliments, on agira sur le yin ou sur le yang.

Acupuncture, massage et Chi Kung dans la médecine chinoise

L'acupuncture constitue l'une des méthodes phares de la médecine chinoise. Cette méthode de soins consiste généralement à piquer des aiguilles sur le corps du patient, en fonction de la localisation des points d'énergie que sont les méridiens et les cavités.

Les méridiens sont les « lignes de vie » ou les « canaux » qui transportent l'énergie ou « Chi » à travers le corps, tandis que les cavités sont des « points d'énergie » par lesquels transite le Chi et où ce dernier peut parfois bloquer pour des raisons diverses. L'énergie étant bloquée en certains points, il convient alors de libérer les flux d'énergie et d'harmoniser la circulation énergétique du corps qui doit être en harmonie avec le cosmos.

En effet, l'acupuncture est basée sur une conception globale du cosmos dont l'Homme fait partie et toutes les énergies ainsi que tous les éléments de la nature (bois, terre, eau, feu, métal) doivent être harmonisés. Le massage chinois, quant à lui, permet également de libérer les « nœuds » d'énergie mais cette fois-ci grâce à l'acupression, à l'effleurage, au pétrissage et aux percussions. Mais cet art suppose une connaissance approfondie des points d'énergie, des points vitaux ainsi que des méridiens.

Quant au Chi Kung ou QI Gong, il s'agit d'une sorte de gymnastique qui ne doit pas être confondue avec le Tai Chi Chuan (art martial) et qui consiste à faire des mouvements lents et en adoptant une certaine posture, la plus courante étant celle du « Ma-Bu » ou « posture du cavalier » avec genoux semi-fléchés.

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